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Colbert, Jean-Baptiste
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Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Arras, 30 mars 1678
J’ay oublié de vous mander de dire à du Metz de faire meubler Saint Germain. J’y seray jeudy 7 avril, sans faute, il peut compter là dessus. Vous vous y trouverez. Et pour les Conseils, ils ne commenceront que le lundy d’apres Pasques, de maniere que celuy de Finances ne sera que le mardy.
Je suis bien ayse de vous mander ce detail afin de vous oster tous les doutes que vous pourriez avoir là dessus.
Je rouvre ma lettre pour vous dire que je ne passeray pas par Clermont, et que j’iray par Compiegne et Senlis. De là, je ne scais pas encore si j’iray par Luzarches ou par Louvres. Si c’est par le dernier, je passeray dans Paris pour me rendre à Saint Germain le jour que je vous ay dit, le chemin estant plus beau par dans la ville que par la traverse.
Je verray demain Doullens, et apres, il n’y aura aucune des mes places sur cette frontiere que je n’aye vue. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Au camp de Dinse, le mardy 30e d’aoust
J’ai creu qu’il estoit bon de faire voir aux ennemis qu’ils ne devoient pas s’assembler devant moy. C’est pourquoy j’ai marché à eux et les ai fait retirer tous separés. Je ne sait s’ils ferront quelque chose, mais j’ai scu, à n’en pouvoir douter, que l’espouvante est grande dans leur armée et qu’ils fuiroient de dix lieues, comme si je [f. 38-1v] les avois poussés de fort pres.
Je crois que je partirai jeudi pour retourner en France, et que je seray à Saint Germain le 6 ou le 7e du mois prochain. Faittes accommoder tout ce qu’il y aura à faire pour que je trouve tout prest, et dittes à du Mais de faire meubler la chambre de la Reyne et la mienne dans le vieux chateau pour le mardi 6e, car sans faute j’i serai, ou mercredi au plus [f. 38-2] tart. Je mande à la mareschale de La Motte d’y mener mes enfans le 5, afin que je les trouve establis quand j’arriverai. S’il y a quelque chose à faire pour eux, faites le, et prenez soin qu’il ne manque rien et que l’on fasse tout ce que je vous mande. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« Au camp de Nucker, 26 may 1678
Je pars samedy, et seray mardy de bonne heure à Saint Germain. J’ecris à la Reyne pour qu’elle ordonne que l’on meuble mon appartement de Saint Germain d’esté. Dites à du Metz que je souhaite de trouver cela quand j’arriveray.
Les affaires vont tres bien en Angleterre. J’attends à tout moment la nouvelle de la signature d’un traité qui sera suivy apparemment d’une paix faite sur les conditions que j’ay proposées. Je n’ay point eu encore de reponse de Hollande mais, pour les nouvelles de Bruxelles, il paroist que tout y va à souhait pour faire reussir ce que je desie. Je crois que vous ne serez pas fasché de me voir de retour avec la gloire qu’une si grande affaire me doit donner. »

Louis XIV

Lettre concernant la réalisation des grilles des terrasses de Saint-Germain-en-Laye

« De Saint Germain, le lundy 10e aoust 1665
J’ay ce matin esté chez le serrurier qui travaille aux trois portes de fer des terrasses, qui m’a dict qu’il ne les pouvoit livrer que dans quinze jours. Il m’en a monstré le dessein, et ay remarqué que les fesant ouvrir dans toutte la largeur de leurs ouvertures comme il est marqué sur le dessein, cela embarrasseroit et avanceroit trop dans le cabinet, lesd. ouvertures ayant 8 p. de large chacune, qui est quattre piedz pour chaque vanteau. J’ay veu ensuitte monsieur Le Vau et luy ay demandé s’il ne trouveroit pas à propos de ne donner auxd. portes de fer que six piedz d’ouverture et laisser un pied de chaque costé, dont les barreaux montans seroient fixes. Il m’a dict que led. serrurier luy apporta led. dessein et qu’il verroit ce qu’il s’y pourroit faire.
L’on a travaillé aujourd’huy, avec la permission de monsieur le curé de Saint Germain l’Auxerrois, à descombrer les desmolitions du vieil Louvre.
L. Petit »

Lettre concernant les consignées données par Le Vau pour les travaux à Saint-Germain-en-Laye

« De Paris, le lundy 19e octobre 1665 au matin
Monsieur Le Vau n’estant revenu de la campagne qu’hier fort tard, je ne l’ay peu veoir que ce matin et ay mené le serrurier de Saint Germain avec moy, auquel led. sieur Le Vau a donné à entendre comme il pretend que la tolle soit employée sur les souches des cheminées du vieil chasteau. J’ay veu laditte tolle qui n’est proprement que des focilles de fer blanc qui ne sont point blanchyes et qui cousteront plus à employer qu’elles ne vallent.
Je vays partyr pour Saint Germain pour faire couvrir une desd. cheminées. Le serrurier y faict porter la susd. tolle ou au moins, s’il ne trouve pas de commodité, il en portera ce qu’il faut pour une cheminée affin que Monseigneur puisse veoir apres demain l’effect d’icelle.
L. Petit »

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Nancy, 19 septembre 1673
J’ay vu l’estat que vous avez envoyé des ouvrages de Versailles, dont je suis tres content. Je me prepare à sentir quelque plaisir quand j’y arriveray. Ce ne sera pas encore sitost.
Ce que vous me mandez des pompes me fait grand plaisir. Il faudra mesurer les fontaines du parterre, le Triton, la terrasse et la cour de ma mere, qu’elles ne vident en douze heures de jour qu’elles iront d’ordinaire que ce que les pompes hautes, ou celles qui peuvent aller au reservoir, y leveront d’eau en vingt quatre heures.
Il me paroist qu’elles pourront estre d’une grosseur raisonnable. Examinez bien ce que je vous mande, afin que je trouve cela juste en arrivant. Les pieces que vous avez fait faire pour les pompes basses, en cas qu’il rompe quelque chose, sont à propos.
Il seroit bon que Trianon fust recouvert et propre quand j’arriveray. C’est pourquoy il seroit bon de commencer à recouvrir les orangeries de bonne heure, afin que trouve tout achevé.
Je m’attends à trouver beaucoup de fleurs tardives ou avancées, car mon frere m’a dit que le jardin n’en estoit pas si plein qu’à l’ordinaire et que Le Bouteux en avoit en reserve. Je crois que c’est pour cela. Prenez en un peu connoissance.
De mes gens m’ont dit qu’on travaille à la terrasse devant mes fenestres à Saint Germain. Vous ne m’en avez rien mandé. Faites moy scavoir qu’on y fait.
Je suis bien ayse que la chambre de madame de Montespan soit si avancée, et la maison. Faites faire et avancer les peintures le plus que vous pourrez, afin qu’elles ne sentent plus quand nous arriverons.
Mandez moy le veritable estat des moulins de la montagne et si je peux esperer en avoir de l’eau cet huver. Il faut me dire aussy l’estat des conduites qui la doivent menser, et du reservoir de Lalourcey. »

Louis XIV

Lettre de Philippe d’Orléans concernant l’arrestation du chevalier de Lorraine dans son appartement au Château-Neuf

« Monsieur, à M. Colbert
Villers Coterets, le 2 fevrier 1670
Monsieur Colbert,
Comme depuis quelque temps je vous crois de mes amis, et que vous etes le seul de ceux qui ont l’honneur d’approcher le Roi qui m’en ayez donné des marques dans l’epouvantable malheur qui me vient d’arriver, je crois que vous ne serez pas faché que je vous prie ici de dire au Roi que je suis venu ici avec la derniere douleur de me voir obligé de m’eloigner de lui, ou de demeurer avec honte à sa Cour. Que je le prie de considerer ce qu’on diroit dans le monde si l’on me voyoit gai et tranquille dans les plaisirs de Saint Germain et du carnaval, pendant qu’un prince innocent, le meilleur ami que j’aie sur la terre, et attaché à moi, languit pour l’amour de moi dans une miserable prison ; de plus, la manière dont on l’a pris a eté pour moi le plus sensible affront que je pusse recevoir, ayant eté longtemps incertain si c’etoit à ma personne que l’on en vouloit, ma chambre ayant eté assez longtemps environnée de toutes parts de gardes, tant [p. 462] aux portes qu’aux fenetres, et tous mes domestiques, epouvantés, me vinrent dire qu’ils ne savoient si c’etoit à moi qu’on en vouloit. De plus, le Roi fit demander à ma femme quel parti elle vouloit prendre ; cela marquoit dont qu’il avoit envie d’autoriser qu’elle ne fit pas son devoir à mon egard en me fuyant. Malgré toutes ces raisons, si je m’etois cru utile au service du Roi, je ne l’aurois pas quitté ; mais la manière dont il m’a traité toute sa vie me fait bien croire le contraire. Je sais que dans l’humeur où je suis, je ne pourrois lui etre que desagreable, et qu’il auroit de la peine meme à avoir à tous momens devant ses yeux un frere qu’il a mis dans le derniere desespoir, que cela seroit tres ennuyeux pour lui, et fort honteux pour moi, que je n’ai aucun dessein que de lui cacher ma sensible douleur, jusques à tant qu’il veuille me redonner de la joie. Que si j’osois je prierois le Roi de se mettre à ma place et de songer à ce qu’il feroit dans une pareille occasion, de me donner conseil lui meme, un conseil tel qu’il le croiroit honnete pour moi, et que tout le monde vit qu’il l’a donné à un frere, qui n’a songé toute sa vie qu’à lui etre agreable et à lui plaire. Cependant j’aime mieux vous ouvrir mon cœur qu’à tout autre, parce que je sais que vous etes sincere et de bonne foi, que vous n’avez d’autres interets que ceux du Roi, et que vous savez mieux que personne que mon malheur m’est arrivé dans un temps où je meritois un autre traitement assurement par toutes les choses que je sacrifiois tous les [p. 463] jours au Roi ; que si M. le chevalier de Lorraine etoit coupable, j’aurois eté le premier à l’eloigner d’aupres de moi, mais qu’il n’a jamais songé qu’à pouvoir meriter ses bonnes graces et son estime ; que j’en pouvois repondre, connoissant mieux que personne le fond de son cœur ; qu’enfin je ferois voir, à la honte de mes ennemis, que j’aimois le Roi plus que moi meme, mais qu’il me donnat les moyens d’accorder ma tendresse avec mon honneur, et qu’en cela je le conjurois de songer que j’etois son frere.
Apres cela, je n’ai rien à vous dire, que de vous assurer que je serai toute ma vie, M. Colbert, votre bien bon ami.
Philippe »

Philippe, duc d'Orléans

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Saint-Germain-en-Laye

« Nancy, 26 septembre 1673
Vous ne m’avez rien mandé, dans toutes les lettres que vous m’avez ecrites, touchant le travail que l’on fait à Saint Germain sur les terrasses de l’appartement de madame de Montespan. Je ne scais si vous vous serez souvenu de ce que je vous dis quelques jours devant que de partir, qui est, en cas que vous l’ayez oublié, qu’il faut achever celles qui sont commencées et accommoder les autres tout en voliere pour y mettre des oiseaux.
Pour cela, il ne faut que peindre la voûte et les costés, et mettre un fil de fer à petites mailles qui ferme du costé de la cour, avec une fontaine en bas pour que les oiseaux y puissent boire. A l’autre, il faudra la peindre et ne mettre qu’une fontaine à bas, madame de Montespan la destinant pour y mettre de la terre et en faire un petit jardin.
Mandez moi ce que vous avez fait là dessus jusqu’à cette heure et les ordres que vous donnerez apres avoir reçu cette lettre.
Apres avoir bien examiné le party que je prendray, j’ay envoyé de mes troupes de tous costés, et je m’en vais en Flandre avec le reste.
Je scais que ma presence est necessaire à Saint Germain. Apres avoir donné ordre et vu ce qu’il y a à faire, je partiray pour m’y rendre le plus tost qu’il me sera possible.
Le passage de l’armée en Champagne apportera mille foules à la province.
J’ay ordonné à vostre fils de vous mander mes intentions sur un gentilhomme que j’envoye en Italie pour me chercher des chevaux.
Souvenez vous de tout ce que je vous ay mandé sur les sommes d’argent que j’ay demandées, afin de les faire payer dans les temps que je vous ay dit. »

Louis XIV

Réponses de Louis XIV sur un mémoire que lui avait envoyé Colbert concernant les travaux menés à Saint-Germain-en-Laye

« Balcons de l’appartement de madame de Montespan
[1° Balcon sur l’escalier. Il ne s’y fera point, il sera seulement blanchy de plastre.] Il faut faire quelques peintures de couleur tres simple. [Scavoir si le Roy veut qu’il soit peint.] Rien que la peinture.
[2° Balcon du lieu destiné pour manger. Scavoir si ce sera la voliere ou le jardin.] Ni voliere, ni jardin.
[3° Idem, à résoudre.] Jardin.
[4° Ce balcon est orné de rocailles avec deux fontaines aux deux costés.] Achever ce qui est commencé. [La rocaille sera bien restablie.] Bon.
[Il reste à faire quatre oiseaux de rocailles à chacun bassin des fontaines.] Il faut les faire. [Le tout sera achevé le 7 octobre.] Bon.
[5° Il y a deux petites fontaines de bois garnies de plomb qui sont hors de leur place. Les tuyaux et ajustages sont rompus.] Il faut les faire raccommoder et poser les bassins. [Scavoir si l’on restablira ces fontaines en les ornant de rocailles et restablissant les tuyaux et ajustages.] Il faut tout accommoder.
[6° Il y a deux rochers en mauvais estat.] Il faut racommoder. [Les tuyaux et ajustages sont rompus. On travaillera des demain à tout restablir.] Je suis tres ayse que la terrasse devant ma chambre soit achevée.
[7° Sur l’escalier, il y a des cages pour des oiseaux. Scavoir s’il y a quelque chose à faire.] Il faut mettre sur la voliere du fil de fer devant et derriere, et peindre ce que vous proposez.
[8° Balcon de passage des deux appartements. Il y a trois fontaines qui seront restablies.] Bon. [Le reservoir et la pompe sont en fort bon estat.]
[Les troisieme et quatrieme balcons estant dans une mesme chambre, et le quatrieme estant orné de rocailles, Sa Majesté donnera ses ordres pour y faire ou la volière, ou le jardin.
Pour le jardin, il faudra au moins huit pouces de terre, ce qui obligeroit à monter de la chambre pour y entrer. Pour eviter cet inconvenient, l’on propose de baisser de ces mesmes huit pouces le plafond du balcon, et par ce moyen l’on entreroit de plain pied de la chambre dans le jardin.] Il faudra laisser la hauteur necessaire pour que les fleurs y puissent venir, de sorte que vous ferez baisser le balcon, s’il est necessaire.
[Pour la peinture des cintres et des costés de ces balcons, il faut cette semaine toute entiere pour les imprimer. Si le Roy veut qu’il soyent peints d’un compartiment et de coquillages, cet ouvrage estant long, il faut quinze jours entiers, outre cette semaine, c’est à dire que dans le 21 ou 22 de ce mois ils seront achevés.] Vous ferez faire des peintures convenables à ce à quoy on les destine.
[Si Sa Majesté veut que celuy qui est destiné à un jardin soit d’un compartiment de treillages, sur un ciel avec des jasmins d’Espagne, des orangers, des volubilis et autres fleurs, plantes et arbrisseaux] Bon. [et que celuy destiné à une voliere soit peint, les corps saillans de differens marbres et les panneaux d’un ciel enrichy d’oiseaux de toutes sortes] Il faut travailler, aussytost que vous aurez reçu ce mémoire, à faire executer ce qu’il contient. [il ne faut que huit jours de temps pour cette derniere manière, en sorte que, dans le 16 de ce mois, le tout sera achevé. Il n’ay aura aucun temps de perdu pour attendre les ordres de Sa Majesté, d’autant qu’il faut huit jours de temps pour imprimer et secher la peinture des impressions.]
Madame de Montespan desire que la fontaine qui sera sur le balcon du jardin puisse jeter un peu gros. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert concernant les travaux menés à Versailles et à Saint-Germain-en-Laye

« Sainte Menehould, 3 octobre
Je suis tres ayse de ce que vous me mandez touchant les eaux. Quand toutes les pompes seront achevées, vous ferez une epreuve des huit fontaines que vous avez desja eprouvées et vous y joindrez les deux dernieres du parterre, car elles doivent toujours aller aussi, afin que je regle là-dessus le temps qu’elles devront aller et la grosseur des jets.
Faites poser, le plus promptement que vous pourrez, les figures qu’on doit mettre, afin que je trouve tout approprié, en cas que je retourne bientôt à Saint Germain.
On m’a mandé qu’il y avoit quelques maisons audit Saint Germain où il avoit de la petite verole. Donnez ordre qu’on fasse sortir tous ceux qui sont frappés du mal et qu’on aere les maisons où elle aura esté.
Je suis tres ayde et tres content des payemens que vous faites faire si regulierement.
Voicy le temps où on sera obligé de faire des achats de bleds pour mettre dans les pays où il y a des troupes et où j’en pourray avoir affaire. Voyez avec Berthelot ce qu’il desire pour cela, et luy donnez des assignations dont il se contente, pour qu’il fournisse ce qu’on luy mandera. Je ne regle point la somme, car je ne scais à quoy cela pourra aller.
Je suis bien en peine du coup de vent qui a separé mes vaisseaux. J’espere que j’en seray quitte pour des cables et des ancres.
Les ordres que vous avez envoyés au comte d’Estrées sur la flotte d’Ostende sont bien à propos. Quoy qu’il arriva, il sera bon de mettre la main dessus, car, au pis aller, on sera quitte pour le desavouer.
Vostre fils vous fera reponse à beaucoup de choses que vous luy avez mandées.
Pressez les couvertures de Trianon. Je seray bien aise de trouver mon grand logement à Versailles en estat d’estre meublé.
J’ay vu Bontemps et je l’ay questionné sur beaucoup de choses dont plusieurs m’ont fait plaisir, quoyque vous me les eussiez mandées par avance.
Il faudra percer la porte qui va du petit appartement, où loge madame de Montespan, dans la salle des gardes du grand appartement, et la mettre en estat qu’on y puisse passer.
Il faudra aussy faire ouvrir la porte qui va de mon petit à mon grand appartement, qui est dans le cabinet où je vais quelquefois, pendant les Conseils, à des choses necessaires, c’est à dire devant le lieu où l’on met les commodités, et où est le degré qui monte en haut. Il faut laisser cet endroit là comme il est présentement.
Pour ce que vous me mandez des 50 000 écus de Brandebourg, il sera bon de tirer un peu de longue.
J’ay vu ce que vous m’avez envoyé du mois de septembre. »

Louis XIV

Lettre de Louis XIV à Colbert annonçant son arrivée à Saint-Germain-en-Laye

« A Laon, 9 octobre 1673
J’ay resolu de m’en aller demain vers Saint Germain, mais on mande de toutes parts qu’il y a tant de petites veroles, que j’ay cru à propos de vous depescher ce courrier pour vous ordonner d’aller vous mesme à Saint Germain et de prendre connoissance de l’estat de toutes choses, afin de prendre mon party sur la reponse que vous me ferez, que je desire de recevoir demain à Soissons devant que je me couche. Il n’y a que pour mon fils que j’aye de l’inquietude, car s’il n’y avoit que nous, je n’y songerois pas.
Suivant ce que vous trouverez, vous donnerez ordre à du Metz de faire meubler Saint Germain, ou vous luy direz de faire porter à Versailles les tapisseries de haute lisse qu’on a accoutumé d’y mettre. Vous ferez aussy scavoir en ce cas à Versailles qu’on meuble toutes les chambres en diligence, suivant ce que Bontemps me mande dans sa lettre qui sera cy jointe.
Je vous en envoye aussy une pour monsieur de Montausier, que vous luy rendrez, et luy ferez scavoir ensuite le party que vous croirez que je prendray, suivant ce que vous aurez vu. Mon inclination me porteroit plutost d’aller à Saint Germain d’abord. S’il y a du danger pour mon fils, je n’y veux pas songer et j’iray droit à Versailles.
Vous pourrez retenir vostre fils, s’il n’est pas party, car j’espere estre ou à Saint Germain, ou à Versailles vendredy au soir. Redepeschez moy en toute diligence. »

Louis XIV