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Château-Vieux
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Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique, des Beaux-Arts et des Cultes
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris, le 15 septembre 1911
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
En réponse à votre lettre du 14 septembre courant, j’ai l’honneur de vous faire savoir que j’ai eu l’occasion, ces jours derniers, d’examiner à nouveau sur place avec M. l’architecte Daumet la question du rétrécissement, au profit de la voir publique, du fossé, côté de la place Thiers, du château de Saint-Germain, et que ce rétrécissement, suivant le tracé que vous avez bien voulu me communiquer et dont j’ai pu me rendre compte, ne nuirait d’aucune façon au bon aspect du château. Je suis donc d’avis d’accueillir favorablement la demande de la municipalité de Saint-Germain, à la condition toutefois, et sine qua non, que l’élargissement de la place Thiers pris sur le fossé du château ne sera pas au moyen proposé d’un encorbellement en ciment armé qui serait d’un aspect déplorable, mais au moyen d’arcades en sous-sol, ouvertes sur le devant, de manière à pouvoir utiliser le terrain, et dont la face sur le fossé serait en pierre dure, le reste pouvant être en meulière ou autres matériaux offrant les mêmes garanties de solidité et de durée que la pierre.
Quant aux autres conditions, elles doivent être celles formulées par M. Daumet en son rapport du 29 août 1911, c’est-à-dire que l’on fera disparaître l’affreux et dégoûtant chalet de nécessités ainsi que les urinoirs qui déshonorent la place et l’entrée du château et qu’on fera cesser la servitude d’écoulement des eaux de surface de cette place à travers le parc.
Quant au partage de la dépense, en ce qui concerne le rétrécissement du fossé pour élargir la place Thiers et qui serait, selon M. Daumet, entre six intéressés, c’est à vous qu’il appartient de décider.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant une éventuelle modification des fossés du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Château et parterres et terrasses de Saint-Germain-en-Laye
Bureau de l’architecte
République française
Saint-Germain-en-Laye, le 20 novembre 1906
L’architecte du château de Saint-Germain à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts.
Le soussigné a reçu le 26 octobre dernier communication du dossier transmis au service des Bâtiments civils par M. le préfet de Seine-et-Oise relatif à une demande formulée par M. le maire de Saint-Germain en vue d’une modification du périmètre du fossé sud-ouest qui entoure le château de ce côté.
Un rapport adressé à la date du 7 octobre 1905 à M. le sous-secrétaire d’Etat avait fait connaître l’avis du soussigné. Il reconnaissait les avantages que présentait pour la ville la modification dont il s’agit, favorable à la circulation devenue très active sur ce point.
Cette affaire déjà examinée par le bureau des Bâtiments civils et par le bureau compétent du Domaine, qui estimait la valeur du terrain à céder à la Ville, à 20 francs le mètre carré, soit pour 317 m. 67 d. une somme de 6353 f. 40 c.
En ce qui concerne la construction du mur suivant le tracé nouveau, un devis sommaire estimait la dépense à 30000 francs. On doit ajouter que les travaux devraient être confiés à l’entrepreneur adjudicataire de la restauration, sous la direction de l’architecte de l’édifice.
Dans le rapport précité du 7 octobre 1905, le soussigné exposait qu’en compensation des avantages considérables qui résulteraient pour la ville de Saint-Germain du nouveau périmètre figuré au plan joint au rapport, l’Etat pourrait réclamer de son côté la disparition d’un chalet de nécessité établi en 1891 juste en face de l’entrée du musée des Antiquités nationales, malgré la vive opposition faite au nom de l’administration des Bâtiments civils dès le commencement des travaux de la fâcheuse construction. Cet édicule déshonore la place du Château et n’a été édifié que pour procurer à la Ville un revenu qu’augmentent encore une concession d’affichage permanente et disparate, comme le sont ces sortes d’exploitations.
Le soussigné proposait en outre la cessation d’une servitude d’écoulement d’eaux de surface de la place du Château au travers d’une portion du parc en longeant la tranchée du chemin de fer dans une longueur considérable conduisant les eaux depuis leur arrivée au parc par une large gargouille, suffisant à peine au débit par les pluies violentes, d’une eau souillée de matières boueuses devenant stagnantes près du regard d’absorption ; là, les vases s’amassent jusqu’à recouvrir le trottoir, empêchant la circulation au point bas de ce trottoir : le limon séjourne et transforme en cloaque une surface assez considérable ; de plus, les eaux boueuses engorgent les canalisations souterraines et nécessitent des curages fréquents, et même des frais de vidange qui grèvent le crédit affecté à l’entretien des parterres et terrasses. Les inconvénients graves signalés pourraient être évités moyennent des travaux assez minimes à faire par les soins du service municipal, qui dispose de canalisations publiques dans le voisinage de la gare et devrait recevoir les eaux du sol de la ville ; un pareil travail est facile, car le service même des Eaux proposait de l’exécuter au compte de l’Etat, ce qui paraissait inadmissible.
On peut faire remarquer que la servitude ne date que de l’époque où la tranchée du chemin de fer a été établie et n’avait anciennement qu’un inconvénient peu grave, car il s’agissait d’eau de pluie. Depuis, l’expérience est faite. L’affluence de voitures est devenue plus grande sur la portion de place favorable à leur stationnement : la malpropreté causée par les chevaux devient intolérable et très dommageable à la bonne tenue de la portion des parterres voisine de la tranchée. De l’avis du soussigné, il faut faire cesser les inconvénients qui résultent du fait signalé. M. le maire de Saint-Germain a d’ailleurs été informé par le soussigné, dès les premiers pourparlers à propos de la modification du périmètre du fossé, que les deux réclamations faites à la Ville, 1° suppression du chalet, 2° cessation de la servitude, feraient l’objet d’une proposition conditionnelle à l’acceptation du principe de donner à la voie publique un supplément de surface aux dépens du fossé.
Le soussigné ne peut suivre les déductions historiques sur lesquelles s’appuye la municipalité de Saint-Germain pour demander que l’Etat restitue une partie de surface des fossés du château comme ayant été autrefois prise à ses dépens : la citation d’un passage du texte qui accompagne la description du château de Saint-Germain par Androuet du Cerceau engagerait aussi à se reporter au plan figurant au livre « Les plus excellents bâtiments de France » ; on y verrait que le périmètre du château avait un tout autre contour que celui actuel. Suivant le plan dont il est fait mention, des bâtiments, une vase cour, occupaient la place entière.
Mais des volontés souveraines sont intervenues depuis, il est visible que tout a été modifié de ce côté, lors des travaux exécutés par Mansart pour construire les ailes aujourd’hui disparues ; des abandons et des compensations ont été consentis, et fort largement, comme le démontrent les calques ci-joints ; il n’y a donc rien de soutenable par la municipalité de ce côté ; on peut considérer encore qu’il y a état de faite depuis 1680 au moins.
A la page 3 du mémoire présenté par la Ville, il est dit que la restauration du château de Saint-Germain a été entreprise dans le but de reconstituer ce monument, dans son ensemble et dans ses détails, tel qu’il existait sous le règne de François Ier.
La réalisation finale est proche, et l’on a suivi les projets approuvés ; aucun retour ne peut plus être fait au passé et, par conséquent, au périmètre datant du XVIIe siècle, sans des conditions, d’ailleurs très conciliantes, que propose l’architecte du château.
Il semblerait, suivant l’opinion de la municipalité, que la rectification des murs, telle qu’elle la réclame, devrait être faite aux frais de l’Etat et que le travail serait la conséquence des dessins dressés par M. Millet, auteur du projet de restauration ; c’est erroné : le devis général ne comprend qu’une somme de 49000 francs pour la mise en état des murs des fossés : cette somme sera à peine suffisante pour le travail indispensable sur un périmètre encore considérable ; ces murs jusqu’à présent n’ont été réparés que partiellement du côté du nord et de l’est et aussi à l’angle sud-ouest (travaux faits par les soins de M. Millet) et, dernière remarque, l’éminent architecte ne se proposait pas de modifier plus tard ce qu’il ordonnait, car la partie sud-ouest dont on demande la reconstruction sur le crédit d’achèvement de la restauration était parmi les murs qu’il faisait réparer.
De l’avis du soussigné, les arguments mis en avant par le conseil municipal n’ont aucune valeur, comme pourra l’apprécier l’administration des Bâtiments civils.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant les travaux au château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Sous-secrétariat d’Etat des Beaux-Arts
Paris le 20 mai 1905
Rapport de l’inspecteur général de la 1ère division des Bâtiments civils à monsieur le sous-secrétaire d’Etat des Beaux-Arts (bureau des Bâtiments civils et des Palais nationaux)
Par votre lettre du 19 mai, vous me faites l’honneur de me demander mes observations et mon avis au sujet de la lettre en date du 4 mai courant par laquelle M. l’architecte Daumet signale les inconvénients qu’il y aurait à ce que la somme allouée pour les travaux de restauration du château de Saint-Germain en 1905 fût diminuée du rabais consenti par les entrepreneurs, ce qui réduirait à peu près à 85000 francs le chiffre de la dépense pouvant être effectuée cette année.
Il est certain que l’économie de 15000 francs qu’on croirait réaliser par ce moyen ne serait qu’illusoire, car M. Daumet ne fait ni plus ni moins que ce qu’il faut faire pour la restauration qui lui est confiée, et s’il est possible pour certaines constructions neuves de prévoir assez exactement la dépense à faire, à la condition toutefois qu’on n’oblige pas l’architecte, comme il arrive trop souvent, de dresser en quelques jours un projet avec devis pour des travaux dont la dépense doit être de plusieurs millions, il est impossible pour des travaux de nature spéciale, tels que ceux de restauration du château de Saint-Germain qui sont archéologiques autant qu’artistiques, de fixer à l’avance le chiffre des dépenses. Retirer à M. Daumet l’autorisation pour ses travaux d’utiliser les rabais comme il l’a fait jusqu’ici ne serait donc, comme on ne peut pas faire pour 85000 francs ce qui doit coûter 100000, que retarder, ce qui serait fort regrettable, l’achèvement de la très intéressante opération entreprise à Saint-Germain. Je suis donc d’avis que M. Daumet doit utiliser les rabais pour la restauration qu’il a si bien dirigée pour l’honneur de l’art français.
C. Moyaux »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant les travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Rapport de la commission, par M. Selmersheim, inspecteur général, sur le château de Saint-Germain-en-Laye
[dans la marge :] Ce rapport n’a pas été lu à la séance
Monsieur l’architecte Daumet adresse deux rapports à monsieur le ministre des Beaux-Arts relatifs à des modifications à apporter au projet de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain et demande qu’une délégation de la commission des Monuments historiques se rende sur place pour examiner le bien fondé de ces propositions.
La première modification proposée au projet approuvé est la répétition de celle faite en 1894 quand on a demandé le concours du département des Beaux-Arts à l’achèvement de la restauration de la chapelle. M. Daumet insiste pour qu’on reconstruise la porte du XIIIe siècle condamnée par l’escalier en tourelle de la Renaissance, qu’on en rendre l’usage au public en supprimant une révolution de l’escalier de François Ier et qu’on supprime l’entrée directe de la chapelle rétablie par les soins de Millet.
Nous rappellerons à la commission que dans sa séance du 9 novembre 1894, elle a donné un avis très net en faveur de l’intégrité de l’escalier de la Renaissance, estimant que la porte du XIIIe siècle, dans son état de dégradation, ne pouvait pas être restaurée, et qu’il convenait de consolider seulement ces restes curieux en les dégageant autant qu’il serait possible pour l’édification du public et des artistes. Nous espérons qu’une constatation sur place ne fera que confirmer la commission dans sa détermination.
La seconde proposition de l’architecte est relative à la rose du pignon ouest de la chapelle, actuellement aveuglée par le bâtiment de la Renaissance contenant la salle des fêtes. M. Daumet, séduit par l’aspect que pourrait avoir ce magnifique réseau, s’il était à jour, propose de le dégager en agrandissant d’une travée la salle de Mars pour faire disparaître le mur de refend placé au droit du fenestrage, et en supprimant dans la largeur de 3 travées les planchers du rez-de-chaussée et de l’entresol qui tous deux coupent la rose, de telle sorte que la salle de Mars resterait dans son état normal dans 7 travées, mais dans les trois dernières aurait toute la hauteur du bâtiment, c’est-à-dire 21 mètres. On démolirait le mur du XVIe siècle masquant la rose jusqu’à la naissance des voûtes qu’il supporte, et le réseau vitré prendrait son jour sur la salle des fêtes ainsi modifiée, dont l’emplacement montant de fond pourrait être utilisé pour placer une pièce du musée importante en hauteur, comme le moulage de la colonne Trajane par exemple.
Monsieur Daumet ne produit pas à l’appui de cette proposition les tracés graphiques qui pourraient éclairer la commission au point de vue technique de la possibilité matérielle de ce projet, mais nous nous sommes rendu sur place et avons reconnu que le fait seul de porter la retombée des lourdes voûtes des 3 travées de la salle du XVIe siècle sur une plate-bande ou un poitrail de 10 mètres de portée était une impossibilité, tant au point de vue pratique qu’à celui de l’aspect, condamnant cette conception. Mais, en dehors de cette considération, on peut se demander s’il convient de détruire l’harmonie et l’intégrité de l’œuvre de la Renaissance au profit de celle du XIIIe siècle, ce qui n’a jamais été tenté jusqu’ici, et s’il ne faut pas au contraire laisser subsister le fait historique de l’aveuglement de la rose en dégageant son réseau dans la mesure du possible comme cela a été pratiqué déjà pour les 2 fenêtres du chevet murées par le bâtiment sud du château. Notre opinion est bien nette à cet égard, mais nous serions heureux qu’elle fût confirmée par l’autorité de la commission toute entière, après examen sur place des propositions de monsieur l’architecte Daumet.
Paris, le 17 novembre 1895
Selmersheim »

Rapport concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils
Château de Saint-Germain-en-Laye
Paris, le 19 janvier 1891
Monsieur le Ministre,
Permettez-moi de rappeler votre attention sur un édifice d’un intérêt d’art considérable et dont la restauration est entreprise depuis 1860, sur le château de Saint-Germain, notamment sur la chapelle, œuvre d’art classée comme Monument historique. Les travaux spéciaux à cette chapelle ont été commencés en 1873. Ils sont suspendus depuis 1881. Ils s’exécutent au compte de l’Etat par contributions égales entre le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts (Monuments historiques) et le ministère des Travaux publics (Bâtiments civils) comme en témoignent deux lettres échangées entre les ministères aux dates des 5 et 9 mars 1874.
L’ensemble des deux devis approuvés pour la construction de la chapelle s’élève à 498548 f. Les dépenses liquidées de 1873 à 1881 montent à 424470 f. 15, ce qui laisse livre 74077 f. 85. Les imputations sont : crédit des Bâtiments civils : 233447 f. 81, crédit des Monuments historiques : 191022 f. 34, ensemble : 424470 f. 15. Ce qui constitue un disponible de crédit : Bâtiments civils : 15826 f. 19, Monuments historiques : 58251 f. 66, ensemble crédits disponibles : 74077 f. 85.
On pourrait donc, Monsieur le Ministre, reprendre les travaux en demandant à chaque administration les sommes correspondantes aux crédits livres. Mais l’achèvement de la chapelle est intimement lié à la restauration de la tour attenante, dont les travaux incombent entièrement à la charge des Bâtiments civils et pour laquelle vous aviez accordé un premier crédit de 4000 f. sur le dernier exercice. Il m’a paru utile d’étudier les deux opérations au double point de vue des travaux et des dépenses à faire pour leur exécution.
Les travaux de la chapelle et ceux de la tour sont liés depuis la mise à jour par M. Millet, l’éminent architecte du château et peu de temps avant sa mort, de l’ancienne porte d’entrée à cette chapelle ogivale, englobée dans les maçonneries de la tour construite sous François 1er.
Mon prédécesseur, à la suite de cette découverte, avait saisi l’administration d’un projet consistant à faire disparaître la tour pour dégager la chapelle. Mais la commission des Monuments historiques a repoussé cette proposition en déclarant qu’il y avait lieu de conserver la tour contenant un escalier et de remettre en honneur l’ancienne porte de la chapelle. C’est dans ce sens que j’ai cherché la résolution du problème et je viens, Monsieur le Ministre, soumettre ce projet à votre examen. Le projet consiste à supprimer la 1ère révolution de l’escalier afin de démasquer l’arc ogival richement orné et le tympan surmontant le linteau de la porte. Cette combinaison respecterait la voûte rampante de l’escalier dans la presque totalité de son développement. Quelques marches à descendre mettraient les sol de l’entrée à la tour en communication avec le sol de la chapelle. Quant à l’escalier, son départ serait respecté au 1er étage, en communication avec un autre escalier compris au projet dressé par M. Millet. Afin de suppléer à la portion de tour qu’il faudrait faire disparaître au rez-de-chaussée pour démasquer la porte, on établirait une voûte en accord avec le style de l’escalier dont elle devra supporter le poids. Peut-être y aura-t-il lieu pour garantir la solidité de tirer toute cette partie en fer (cet élément de construction tout moderne paraît ici d’un emploi obligé), une avancée peu accentuée sur la cour se reliera avec la construction de la chapelle.
Certainement, Monsieur le Ministre, ce que je crois devoir proposer s’éloigne des constructions si rationelles du Moyen Age et de la Renaissance, en employant ce que l’on pourra qualifier d’artifices. Mais il semble que le but à atteindre peut légitimer le projet et que je suis prêt à modifier si d’autres idées sont suggérées.
A propos de la chapelle, il y a lieu d’examiner la question des dépenses nécessaires à l’achèvement de la restauration. Au commencement de ce rapport, il a été établi qu’il reste disponible 74077 f. 85 sur les crédits alloués. Cette somme sera insuffisante pour achever l’opération interrompue. On peut expliquer cette insuffisance par la difficulté d’évaluer des travaux de cette importance dans l’état de mutilation de cette chapelle abandonnée pendant des siècles et dont témoigne ce qui subsiste encore. Cet examen rend compte que les évaluations ne pouvaient être qu’approximatives. Actuellement, il n’en est plus ainsi. On peut s’appuyer sur des documents précis, les mémoires de dépenses réglés, y puiser les éléments du devis d’achèvement. Pour la chapelle seulement, en comprenant l’ornementation en plomb ouvré de la crête et de la flèche et les vitraux blancs les plus simples, on arrive à la somme approximative de 276172 f., en tenant compte du renchérissement de la main d’œuvre, renchérissement qui doit tenir une large part dans l’écart entre le prix des travaux prévus il y a plus de 25 ans et ceux exécutés depuis 1853 jusqu’en 1881 pendant la période où le main-d’œuvre était à son maximum de valeur.
Quant aux dépenses pour la restauration de la tour et incombant aux Bâtiments civils, si une estimation très exacte ne peut en être faite par suite de son très mauvais état, on peut en comptant largement l’évaluer comme devant s’élever, d’après devis ci-joint, à 64578 f. 00.
En résumé, Monsieur le Ministre, les dépenses à faire pour achever la restauration de la chapelle devront s’élever à 275000 f. environ soit 200000 f. de plus que la somme prévue et sur laquelle 74077 f. 85 sont restés sans emploi, comme j’ai l’honneur de la proposer si les travaux sont repris. Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts devra y participer, savoir pour crédit arriéré libre : 58251 f. 66
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Soit pour 158251 f. 68
Le ministère des Travaux publics devra de son côté participer pour crédit arriéré libre : 15826 f. 19
Moitié de l’insuffisance de crédit chapelle : 100000 f. 00
Restauration de la tour : 64578 f. 00
Soit pour 180404 f. 19
Dernièrement, Monsieur le Ministre, en faisant les propositions d’allocation de crédits pour travaux à exécuter au château de Saint-Germain, je demandais de faire inscrire au chapitre des grosses réparations un premier crédit de 20000 f. applicable à la restauration de la tour attenant à la chapelle. Si M. le Ministre de l’Instruction publique pouvait disposer de pareille somme sur le crédit des Monuments historiques, on pourrait dès cette année reprendre des travaux depuis longtemps interrompus, assurer la conservation de ce qui est déjà exécuté et ôter à une partie du château l’aspect d’abandon qui impressionne péniblement les nombreux visiteurs du musée. Ce serait enfin donner satisfaction à l’opinion du public, étonné deu si fâcheux état de l’œuvre entreprise.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre très dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant la restauration de la porte d’entrée du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Beaux-Arts
Minute de lettre du 12 juin 1903
Paris, le 27 mai 1903
Rapport à monsieur le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts
Monsieur le Ministre,
Au moment de donner suite aux travaux de restauration de la porte d’entrée au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain, le soussigné expose ses préoccupations sur le parti à adopter pour la décoration de cette partie importante du château.
On est en présence aujourd’hui d’un état ancien dont les constructions de diverses époques sont très dégradées. Suivant le projet dressé par M. Millet pour la restauration de l’ensemble du château, ces constructions devaient être remplacées par une architecture reproduisant celle de l’ancien chemin de ronde de Charles V. Déjà, une amorce de cette architecture a été édifiée en même temps qu’une tourelle d’escalier attenant au donjon situé à l’angle nord-ouest du château.
Actuellement, l’entrée au château a lieu par une porte établie entre des constructions datant du XIVème siècle, surélevées au XVI d’une loge avec balcon en fer surmontée d’une terrasse à hauteur de la salle de Mars et communiquant avec cette salle par une porte d’un caractère délicat, au-dessus de laquelle au XVII s. on a ajouté l’abondante décoration du cadran d’une horloge.
Suivant le projet approuvé, ces restes d’époque diverses devaient disparaître pour y substituer une architecte d’un caractère défensif.
Les dispositions approuvées au projet faisaient supposer que sous le pont actuel on trouverait des fondations correspondant à ce projet. Une fouille opérée dernièrement a fait connaître que, pour soutenir les deux piédroits devant accompagner la nouvelle entrée, il faudrait établir des fondations ou construire ces piédroits avec un encorbellement de 0,85 c. de saillie sur l’ancien mur. Convient-il de substituer à des restes encore d’un certain intérêt architectonique une façade nouvelle d’un caractère d’art antérieur à ce qui subsiste actuellement ?
Le projet approuvé comprend toutes les dispositions d’un pont-levis. Ce pont est indiqué par Du Cerceau et aussi par un dessin qui fait partie des archives de l’agence des travaux, pont qui a fait place à celui praticable actuellement et dont la construction doit dater de l’occupation du château comme habitation royale. Convient-il de rétablir un pont-levis que l’usage immobiliserait, c’est indubitable, ou doit-on le reconstruire, celui actuel état très dégradé ?
Telles sont sommairement les questions à résoudre.
Le soussigné propose que messieurs les inspecteurs généraux des deux services des Bâtiments civils et des Monuments historiques, après avis de M. l’inspecteur général Moyaux, dans la division duquel est le château de Saint-Germain, examinent les diverses pièces ci-jointes et les objections faites en vue des solutions à déterminer par eux.
Ci-joint les autocopies indiquant :
Feuille 1 : état actuel de l’entrée au château
2, 2 bis et 2 ter : projet d’achèvement suivant projet dressé par M. Millet en 1860
3 : projet d’achèvement en conservant l’entrée actuelle
4 : variante à ce projet
3 photographies, état ancien et actuel
Daumet »

Ministère de l'Instruction publique

Rapport concernant le financement des travaux de restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
République française
Paris, le 2 décembre 1894
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
Vous m’avez fait l’honneur de me communiquer la lettre datée du 26 novembre dernier que votre collègue M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts vous a adressée pour faire connaître que, conformément à l’avis de la commission des Monuments historiques, il consentait à allouer les crédits nécessaires pour entreprendre l’achèvement et la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain, et qu’il autorisait celle de l’escalier de la Renaissance qui lui est contigu à condition de modifier le projet présenté, lequel proposait de démasquer et de remettre en usage la porte du XIIIème siècle découverte par l’architecte M. Millet peu de temps avant sa mort, porte que je proposais de dégager en supprimant la première révolution, mais tout en conservant partie de la voûte de l’escalier qui l’englobait sans ses maçonneries.
Je suis prêt à déférer à l’avis de la commission en faisant observer, toutefois, que la nouvelle porte établie par M. Millet ne paraît pas être une restauration mais une composition due à l’éminent architecte. La place de la nouvelle entrée dans un fossé moderne, la combinaison de la clé de l’arc surbaissé à l’intérieur semblent le démontrer.
Mes propositions ne tendaient pas, Monsieur le Ministre, à reconstruire entièrement la porte d’après les parties qui subsistent, mais à les conserver avec leur aspect fruste et si respectable ; l’extrême délicatesse de ses détails, les ornements auraient été reproduits aux pierres manquantes à relancer aux claveaux détruits, mais tout ce qui subsiste devait être conservé. Ce ne devait donc pas être une porte « moderne » mais un précieux reste consolidé et respecté.
L’avis de la commission est formel, il sera ponctuellement suivi. Quant à l’établissement de cette porte vis-à-vis de l’emplacement qu’elle occupe, elle aura lieu, cela étant admis, les soubassements encore en place impliquent une reconstruction telle qu’elle a existé sans doute possible.
M. le ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts, en supputant le concours de son département à l’achèvement de la restauration de la chapelle et en admettant le principe d’un partage égale de la dépense, demande que les travaux « s’exécutent sous le contrôle direct de la commission des Monuments historiques exercé par l’Inspecteur général des Monuments historiques qui se concertera avec son collègue des Bâtiments civils, pourra visiter le chantier et au besoin arrêter les travaux qu’il ne jugerait pas conformes à l’esprit de la commission ».
C’est là, Monsieur le Ministre, une pratique constante et réciproque dans les situations inverses et identiques lorsqu’elles se présentent ; ma double situation d’architecte attaché à la commission des Monuments historiques et d’architecte des Bâtiments civils m’impose un respect des usages ne pouvant être que l’accomplissement d’un devoir.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château et des parterres de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Rapport concernant des boiseries pouvant provenir du château de Saint-Germain-en-Laye

« Ministère des Travaux publics
Direction des Bâtiments civils et des Palais nationaux
Château de Saint-Germain-en-Laye
République française
Paris, le 23 décembre 1892
Rapport à monsieur le ministre des Travaux publics
Monsieur le Ministre,
J’ai l’honneur de vous transmettre un rapport de l’inspecteur des travaux du château de Saint-Germain et une lettre datée du 20 courant de M. A. Audouin, architecte demeurant à Saint-Germain-en-Laye, 1, rue Ducastel. Ces deux documents sont relatifs au détournement fait par un ancien entrepreneur de menuiserie du château de boiseries sculptées d’une belle exécution, confiées très probablement à ses soins pour les façonner, aucune cession régulière ne pouvant lui avoir été faite.
Suivant les affirmations de M. Audouin et de l’inspecteur, M. Choret, les boiseries sont d’un travail identique à celui des lambris en place dans les appartements dits de Louis XIV.
J’ai l’honneur, Monsieur le Ministre, de vous demander des instructions sur la suite à donner à cette affaire. D’après des renseignements pris au parquet de la Seine, il faut que je sois autorisé régulièrement à réclamer l’intervention de M. le procureur de la République de Versailles. J’agira au nom de votre administration, afin d’obliger le détenteur des boiseries à une restitution.
Aussitôt que je serai en mesure d’agir, je me rendrai à Versailles et ferai le possible pour que l’agence des travaux rentre en possession des boiseries en question. J’examinerai alors, si vous m’y autorisez, quel emploi devra être fait au mieux de la suite à donner aux travaux.
J’ai l’honneur d’être, Monsieur le Ministre, votre dévoué serviteur.
L’architecte du château de Saint-Germain
Daumet »

Ministère des Travaux publics

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la restauration de la chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye

« M. Daumet demande également à la commission de revenir sur sa décision de murer la porte du XIIIe siècle enclavée dans la tourelle Renaissance au château de Saint-Germain.
Après une observation de M. Lisch qui pense aussi qu’il serait peut-être plus intéressant de laisser la porte dans son ensemble que de la murer, la commission est d'avis qu’il convient de laisser M. Daumet examiner à nouveau la question. »

Procès-verbal d’une séance de la commission des Monuments historiques concernant la restauration du château de Saint-Germain-en-Laye

« La commission, sur la proposition de MM. les inspecteurs généraux des Monuments historiques et des Bâtiments civils, est d’avis d'inviter M. Daumet, architecte du château de Saint-Germain, à procéder à l'exécution du projet rédigé en 1879 par Millet en vue de la restauration de cet édifice. »

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