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Collection des arts graphiques

  • COL/AG
  • Collection
  • 1600 - 1910

Cette collection d’arts graphiques est constituée de pièces réalisées entre le XVIIe siècle et le premier quart du XXe siècle. Il s’agit pour l’essentiel d’estampes (petits formats et hors-format), mais nous pouvons également y retrouver quelques dessins, aquarelles et gouaches.
Les estampes présentées ci-dessous – toutes de petit format – sont au nombre de vingt-neuf. Parmi ces vingt-neuf pièces, vingt-huit remontent au XVIIe siècle, et une seule est de datation indéterminée quoique visiblement tirée d’un ouvrage de la même époque ; elles représentent pour la plupart des vues extérieures des deux châteaux de Saint-Germain-en-Laye et du domaine leur étant associé.
D’abord résidence royale, le domaine de Saint-Germain-en-Laye devient national à la fin du XVIIIe siècle, et est classé monument historique en 1863. Le domaine voit sa gestion fusionner avec celle du musée en 2009 afin de former un unique service à compétence nationale.
Le site de Saint-Germain-en-Laye devient résidence royale au XIIe siècle, lorsque le roi Louis VI décide d'y faire élever un château non fortifié en bois vers 1124. Ce premier château – plus tard surnommé « Château-Vieux » en opposition au « Château-Neuf » des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles – est fortifié par Philippe-Auguste, qui y fait bâtir une tour-logis en pierre et entoure l’édifice d’un mur de défense. Au XIIIe siècle, le château est agrandi par Louis IX, qui fait notamment bâtir la chapelle castrale dans un style gothique rayonnant. Après avoir subi d’importants dommages pendant la Guerre de Cent ans, le château de Saint-Germain-en-Laye est reconstruit en partie grâce à l’action de Charles V et de son architecte Raymond du Temple.
Sous François Ier, le château devient une résidence royale de premier plan, et sa transformation en style Renaissance est confiée à Pierre Chambiges. Né au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye en 1519, Henri II entreprend la construction du Château-Neuf en 1559, chantier qu’il attribue à l’architecte Philibert Delorme ; les travaux s’achèvent sous Henri IV, vers 1600.
De 1661 à 1682, Louis XIV réside souvent à Saint-Germain-en-Laye, où il fait réaliser d’importants aménagements, notamment la création des jardins à la française par André Le Nôtre, ainsi que la construction de la Grande Terrasse entre 1663 et 1680. À partir de 1680 commencent les travaux de modification du Château-Vieux, auquel sont ajoutés cinq pavillons d’angles ; ces travaux d'agrandissement du château sont confiés à Jules Hardouin-Mansart. Bien que la cour quitte définitivement Saint-Germain-en-Laye pour Versailles en 1682, le domaine n’est pas complètement laissé à l’abandon, et le Château-Vieux accueille notamment Jacques II, alors en exil, de 1689 jusqu’à sa mort en 1701.
En 1777, Louis XVI fait don du Château-Neuf ruiné à son frère le comte d’Artois, qui le fait démolir dans l’intention d’élever une nouvelle résidence. À la Révolution, le Château-Neuf et une grande partie des dépendances du domaine sont vendus comme biens nationaux.
Sous le Premier Empire, le Château-Vieux accueille l’École spéciale militaire de cavalerie, qui devient en 1914 l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. En 1836, l’édifice est transformé en pénitencier militaire, au sein duquel près de cinq cents officiers sont incarcérés. Dès son accession au pouvoir en 1852, Napoléon III se préoccupe du sort du château, et s’oppose ainsi à son usage comme centre pénitentiaire. En décembre 1853, il déclare notamment que « l’existence d’une prison militaire dans l’antique château de Louis XIV est une sorte de profanation […] Le pénitencier sera éloigné de Saint-Germain, et ce château, qui rappelle de grands et nobles souvenirs, sera réparé […] J’ai donné des ordres à cet effet ». Le Château-Vieux est ainsi classé Monument historique dès 1862 (l’ensemble du domaine est classé en 1863), et des travaux de restauration sont rapidement entrepris. Trois architectes se succèdent sur ce chantier colossal : Eugène Millet, Auguste Lafollye et Honoré Daumet.
Le chantier est d’abord confié à l’architecte Eugène Millet, élève d’Eugène Viollet-le-Duc, qui prend le parti de restaurer le château dans son état Renaissance et s’appuie ainsi sur les plans publiés par Jacques Androuet du Cerceau en 1576. Aux plans et aux élévations d’Androuet du Cerceau s’ajoutent des gravures d’Israël Silvestre (milieu du XVIIe siècle), qui permettent d’appréhender le château dans son ensemble dans l’état qui était le sien jusqu’à la fin du XVIIe siècle avec l’accord de la commission des Bâtiments civils. Afin de privilégier l’état XVIe siècle, les pavillons élevés sous Louis XIV sont démontés. En parallèle de la restauration du bâtiment, Millet entreprend l’aménagement des salles du musée, dont il commence à concevoir le mobilier afin de mettre en œuvre une « véritable muséographie destinée à l’archéologie ». Ce travail d’aménagement est ensuite poursuivi par Auguste Laffolye.
Les travaux de réfection de la chapelle sont entrepris à partir de 1873 ; Eugène Millet est chargé d’y ajouter une flèche, dont les travaux commencent avant 1889, et ne sont toujours pas achevés en 1895. Cette flèche est finalement démontée en 1907.
La restauration complète du château ne s’achève qu’en 1908, avec la décoration de l’entrée principale sur la façade ouest et l’aménagement final de plusieurs salles du musée.
La collection des arts graphiques du service des Ressources documentaires du musée d'Archéologie nationale permet de constater les différentes évolutions connues par le domaine et les châteaux de Saint-Germain-en-Laye depuis les XVIe – XVIIe siècles jusqu'au début du XXe siècle.
Au sein de cette collection figurent notamment vingt-neuf estampes du XVIIe siècle ; douze d'entre elles représentent le Château-Vieux, neuf concernent le Château-Neuf, tandis que quatre correspondent à des vues du domaine, et quatre autres à des édifices français extérieurs à Saint-Germain-en-Laye. Ces documents, dont certains sont légendés, voire datés, permettent de retracer l’histoire des deux châteaux de Saint-Germain-en-Laye au cours du XVIIe siècle avec une relative précision. En effet, avec la destruction des pavillons de Louis XIV lors de la restauration du Château-Vieux au XIXe siècle et l’abandon du Château-Neuf dès le XVIIe siècle, les estampes étudiées ici représentent un témoignage exceptionnel de l’état des deux châteaux à cette époque, avant l’effondrement progressif du Château-Neuf et la restauration en style Renaissance du Château-Vieux.
Cette collection d’estampes a été divisée selon quatre ensembles thématiques. Le premier ensemble correspond au Château-Vieux de Saint-Germain-en-Laye, le deuxième au Château-Neuf, le troisième au domaine, et le quatrième et dernier aux vues Hors Saint-Germain-en-Laye. Il s’agit uniquement de vues extérieures, ce qui permet d’appréhender les édifices dans leur contexte.
Si toutes les œuvres ne sont pas signées, trois noms de graveurs reviennent particulièrement : ceux d’Israël Silvestre (1621 – 1691), Adam Pérelle (1638 – 1695) et Pierre Aveline (1656 – 1722). Aux signatures des graveurs sont généralement associées celles des éditeurs, ayant été identifiés comme Israël Henriet (1590 ? – 1661), Nicolas de Poilly (1626 – 1696), Nicolas Langlois (1640 – 1703) et Melchior Tavernier (1594 – 1665). L’identité des graveurs a permis de systématiquement attribuer à chaque estampe une technique de réalisation ; en effet, il semble que tous trois aient travaillé en taille-douce, plus spécifiquement à l’eau-forte.
Ces vingt-neuf estampes semblent en grande partie issues de trois achats de lots, effectués respectivement en 1876, 1888 et 1889 (dates d’entrée dans le registre de la bibliothèque). Chaque lot porte un numéro d’inventaire (4319 pour celui de 1876, 7303 pour celui de 1888 et 7807 pour celui de 1889), numéros se retrouvant à de multiples reprises sur les estampes traitées.
La description se fait ici à la pièce sous forme d'un inventaire.
Plusieurs de ces estampes portent le tampon de la bibliothèque (sur lequel figure parfois leur numéro d’entrée au registre manuscrit), ainsi que le tampon sec du Musée des Antiquités nationales.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Commission de Topographie des Gaules

  • virtuelle / Recueil des sources
  • Collection
  • 1828-1924

Les typologies documentaires sont d'une grande richesse : rapports, notes administratives, pièces comptables et textes réglementaires documentent la création et le mode de fonctionnement de la CTG. Dessins, relevés de fouilles, albums, photographies, mémoires, monographies, correspondance, cartes et plans illustrent les chantiers scientifiques, leur organisation et leurs produits.
Les correspondants de la CTG adressent dès 1858 des documents témoignant des vestiges archéologiques de leur territoire. Beaucoup des documents sont antérieurs à la création de la Commission.

Commission de Topographie des Gaules

Fonds photographique du MAN

  • PHOTOMAN
  • Fonds
  • 1850-2025

Le Musée Gallo-Romain, aujourd’hui musée d’Archéologie nationale (MAN) constitue très tôt un fonds photographique de premier ordre qui ne va cesser de s’enrichir au cours des cent cinquante ans qui suivent l’ouverture du musée au public. Dès ses premières années, vont converger de nombreux témoignages photographiques des vestiges archéologiques que de nombreux photographes -amateurs ou professionnels extérieurs au musée- contribuent par leurs dons ou leurs vente à rassembler.
Peu après sa nomination en 1886 comme attaché au musée de Saint-Germain, Salomon Reinach décide la création d’un service photographique au musée dont l’activité est confiée au gardien bibliothécaire Justin Faron. C'est à compter de cette époque que la production interne au musée va s'accroître considérablement et répondre ainsi aux besoins des publications, des études scientifiques et de la promotion de l'établissement.
Aujourd’hui, l’iconothèque du service des Ressources documentaires compte environ cinq cent mille images, dont les formats et les supports sont l’écho du développement technique de la photographie. Nous y trouvons des photographies sur plaques de verre négatives et positives , des négatifs souples noir et blanc, des ektachromes, des épreuves originales d’époque, des épreuves plus tardives, des épreuves pour impressions photomécaniques, des tirages au collodion, sur papier albuminé et sur papier baryté, des contre-types et, depuis les années 2000, une somme considérable d’images numériques en pleine croissance . Sont illustrés les collections du musée, mais aussi des objets conservés dans d’autres musées ou chez des particuliers, des sites, des monuments, des muséographies, des portraits d’archéologues, le château de Saint-Germain et son domaine. À cela s’ajoutent les nombreux témoignages de la vie du MAN : portraits de ses directeurs, de ses agents et d’événements.
La diversité, la qualité et le volume étonnants du fonds pourraient laisser croire qu’il a toujours tenu une place de premier ordre parmi les fonds et collections du musée. Il n’en est rien. Sa constitution est encore mal connue, et un silence épais entoure ses producteurs et fournisseurs.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Fonds Charles Cournault

  • 2019001
  • Fonds
  • 1852 - 1884

Le fonds est constitué de quatre albums de dimensions standard (48,5 x 31 cm). Les planches de dessins et de photographies, accompagnées de notes et de plans, ont été reliées par le musée afin de faciliter leur manipulation. On observe une différence notable entre les dessins les plus anciens (1852-1873) et les plus récents (1873-1884). Les premiers sont sur papier blanc et lisse, de dimensions très variables, réalisés à l’aquarelle ou au crayon. Ils ont été collés sur des planches de papier cartonné de dimensions égales pour être reliés en albums. Les derniers sont exclusivement des dessins à l’aquarelle gouachée réalisés sur du papier spécial, produit dans les Vosges, et de dimensions standardisées : 30x43 cm pour les planches simples ; 21 à 30 x 90 cm pour les planches doubles (exclusivement des épées) ; rarement 58 x 43 cm.
Les deux premiers albums ont été reliés en 1875, la reliure du troisième est envisagée en 1879 et le dernier a été constitué en album après 1884. Malgré la provenance d’origines diverses des documents iconographiques (dons ; achats) et les dates différentes des reliures, ces quatre albums sont numérotés de manière continue et constituent un ensemble.
Les quatre albums contiennent majoritairement des dessins, exécutés par Charles Cournault. Il est toutefois possible de noter la présence de 10 photographies, 2 lithographies et gravures, ainsi que quelques feuillets de notes, accompagnant généralement le premier don de dessins. La quasi-totalité des dessins représentent des objets, à l’exception de trois plans : le plan de l’enceinte druidique située sur la hauteur des Fourches près de Langres, copie d’un plan dressé par Henri Cournault, colonel du génie (album 1, pl. 13) ; et deux plans des sites lacustres de Chevroux et Corcelettes qui sont des copies de plans exécutés par Arnold Morel-Fatio, conservateur du musée archéologique de Lausanne (album 4, pl. 125-126). Dans une perspective ethno-anthropologique, Charles Cournault s’intéresse également à l’usage des objets modernes qui ressemblent aux objets archéologiques et plusieurs dessins d’objets d’Afrique, d’Asie ou d’Europe moderne vont dans ce sens.

Charles Cournault dessine au crayon ou à l’aquarelle rehaussée de gouache. Les objets sont généralement représentés grandeur nature. Seuls des objets de grandes dimensions, comme certains vases, ont été dessinés à échelle réduite au 1/3. Il ne précise pas toujours la modification de l’échelle mais l’explique dans ses rapports de mission. Pour les épées, il lui arrive de dessiner aussi des coupes des objets avec des traits de section. Dans le cas d’objets abîmés ou incomplets, Charles Cournault trace parfois au trait simple le contour originel de l’objet. La plupart des dessins sont signés « Ch. Cournault » ou « Ch. Ct. ».
Chaque planche est légendée, la provenance de l’objet est rigoureusement indiquée dès lors qu’elle est connue. Charles Cournault s’appuie pour ce travail sur les catalogues publiés et sur ses entretiens avec les conservateurs des musées concernés. À partir de 1872, les légendes sont normalisées : le lieu de conservation est situé dans l’angle supérieur gauche, le lieu de découverte et l’identification des objets représentés sont placés en partie basse. Cette normalisation suppose un classement des planches par lieu de conservation (musées et collections particulières) lié au contexte de réalisation des dessins, tel qu’il a été conservé à la Bibliothèque nationale de France. Il ajoute parfois quelques développements supplémentaires, par exemple la date de découverte de l’objet ou, plus rarement, l’inventeur. De minimes corrections apparaissent, elles ont été faites au musée : il est ainsi possible d’y reconnaître l’écriture de Gabriel de Mortillet.

Les critères qui ont régi l’organisation des planches au moment de la mise en album ne sont pas ceux d’origine. Par exemple, la fig. 17 de la planche 6 de l’album 1 mentionne que les objets 1, 2 et 3 ont été trouvés réunis alors que le dessin ne comporte que la représentation de l’objet 3. Ce découpage postérieur explique peut-être l’absence de lieux de conservation pour certains des dessins. De même, la série de planches produites pour l’exposition du congrès de Bonn a une numérotation d’origine qui n’a pas été suivie et elles se retrouvent aujourd’hui éclatées entre les albums 1, 2 et 4 (les figures concernées ont une numérotation P. I à X dans l’angle supérieur gauche). Celle réalisée au moment du congrès de Pesth sur des objets de l’exposition du congrès et du musée de Pesth est aussi éclatée sur différentes planches de l’album 4. Les deux planches concernant le casque de Breuvannes ont été positionnées à deux endroits très différents de l’album 4 (pl. 23 et pl. 80), ce qui laisse à penser que l’ordre des planches dans ce dernier album n’a pas été réfléchi. Une numérotation au crayon à papier présente sur quelques planches suggère un ordre de classement différent.

Les deux premiers albums se caractérisent également par une absence presque totale de date de réalisation des dessins, à l’exception de ceux réalisés à l’occasion du congrès archéologique de Bonn en septembre 1868 et par deux planches isolées datées de 1873 dans l’album 2 (pl. 9 et pl. 35). L’auteur mentionne davantage la période chronologique de l’objet, avec une précision pour l’âge du Fer reprise des études de F. Troyon. Il consulte parfois les antiquaires, mentionnant par exemple pour la serpe conservée au musée de Besançon que les antiquaires la nomment plutôt Gais ou Gayon (album 1, planche 38, fig. 119). En revanche, la majeure partie des planches des deux derniers albums sont datées avec un grand nombre de planches des années 1878, 1879, 1880 et plus rarement de 1872 et 1882.

Cournault, Charles

Fonds Édouard Flouest

  • 2018007
  • Fonds
  • 1859 - 1891

Le fonds est constitué de trois séries d’importances inégales :

  • une série topographique : les planches concernant la France, qui constituent la majorité du fonds (385 planches), ont été distinguées des planches relatives aux pays étrangers (134 planches). Elles sont classées par pays pour les pays étrangers et par département et par commune pour la France. Cette série révèle l’importance de certains territoires géographiques comme les départements du Gard et de la Côte-d’Or ou de pays étrangers comme la Suisse ;
  • une série typologique (163 planches) : regroupant des planches où la provenance des objets est mixte et qui se distinguent par une unité typologique de formes. Cinq ensembles ont été définis : armes, outils, parure et costume, récipients, sculpture, eux-mêmes subdivisés en sous-séries ;
  • une série thématique (52 planches) constituée d’un dossier sur le signe S et d’un autre sur la figure du Gaulois.

Les planches sont cartonnées, de couleurs différentes et de dimensions standard, 22,5 x 28,8 cm, à de rares exceptions près (plusieurs planches concernant Bourges sont légèrement plus petites). Elles ressemblent beaucoup à celles utilisées par le musée d’Archéologie nationale à la même époque. La plupart des planches sont annotées : l’écriture d’Édouard Flouest y est reconnaissable, citant souvent à la première personne ses propres publications. L’appartenance des planches non annotées au fond est cependant plus incertaine, mais elles restent minimes. Rares sont les dessins directement réalisés sur les planches, il s’agit plus généralement de dessins réalisés sur papier ou sur calque qui ont ensuite été collés sur les planches cartonnées. L’une d’elle a été découpée pour donner à voir le recto et le verso de la feuille portant les dessins. D’autres documents graphiques sont également présents, comme des photographies ou des planches imprimées, extraites d’ouvrages ou d’articles publiés. Si Édouard Flouest avait un réel talent de dessinateur et aimait dessiner les objets d’après nature, ce qu’il signale souvent sur son dessin (ad. nat.), il copie bien souvent également les dessins d’autres archéologues qu’il mentionne expressément (« calque d’après un croquis de »). Nombre de ses planches ont ainsi été calquées sur les albums Cournault conservés soit au MAN, soit à la Bibliothèque nationale de France. D’autres recopient des dessins de Léon Alègre, d’Henry Revoil, de Jules Gaveau, d’Émilien Dumas, de Charles Bosteaux, de Joseph de Baye, du docteur Bourrée, de Pauline Hesse (ce dernier transmis par Ernest Chantre), etc. De nombreux dessins reprennent les illustrations d’ouvrages publiés, en particulier celui d’Edmond Tudot sur Collection de figurines en argile : œuvres premières de l’art gaulois avec les noms des céramistes qui les ont exécutées (1850), ceux de Grivaud de la Vincelle sur les Arts et métiers des Anciens et le Recueil des Monuments antiques, les catalogues de la vente de la collection Julien Gréau (1885) et celui de la collection H. Hoffmann (1888) par Fröhner et l’Essai sur les Dolmens du baron de Bonstetten (1865). Quelques rares dessins sont produits par des contacts d’Édouard Flouest, au nombre desquels se trouvent Charles Cournault, Léon Maxe-Verly, Henri Baudot, Ludovic Vallentin du Cheylard, A. de Serres, Henri Lorimy, M. Petitot-Bellavène, Victor Gross, Jules Chevrier, Jules Ollier de Marichard, Léon Morel, Auguste Nicaise et Charles Royer.
L’instrument de recherche présente une description de chaque planche du fonds, signalant les objets représentés, leur provenance et leur lieu de conservation lorsqu’ils étaient indiqués. Au sein d’un article, les planches se suivent sans retour à la ligne. Les références bibliographiques, dont la plupart sont signalées par Édouard Flouest lui-même, ont été ajoutées à la fin de chaque article.

Flouest, Edouard

Fonds Louis Revon

  • 2019002
  • Fonds
  • 1860 - ?

L’instrument de recherche s’arrête à l’article, l’unité matérielle communicable, c’est-à-dire l’album dans le cas présent. Pour faciliter les recherches sur le contenu même des albums, un inventaire détaillé a été réalisé sur tableur proposé en annexe. Les lieux de provenance et de conservation des objets ont été reportés en note dans l’instrument de recherche – avec le nombre de planches concernées - et dans la liste donnée ci-dessous.
Les dessins ont été réalisés sur du papier, en majorité du papier Canson Frères produit à Vidalon-lès-Annonay (Ardèche). Trois techniques sont visibles : le dessin au crayon à papier, le dessin à l’encre de chine, et l’aquarelle qui rehausse certains dessins au crayon à papier. Dans ses lettres, Louis Revon mentionne souvent ses dessins « aquarellisés », qu’il juge plus dignes que ses croquis au crayon ou à l’encre et les seuls susceptibles d’être accrochés aux murs du musée. Dans son éloge funèbre, Camille Dunant décrivait ainsi les dessins de Louis Revon : « Ses dessins, sous une apparence un peu négligée, rendent très exactement et d'une manière pittoresque la forme, l'aspect fruste des antiquités antéhistoriques, et les mettent en quelque sorte dans la main du lecteur ». Le dessinateur attachait beaucoup d’importance à la forme et écrivait à Gabriel de Mortillet le 3 août 1870 : « comme j’ai horreur de l’a-peu près, je ne dessine presque jamais un objet antique sans le poser sur la feuille pour en tracer exactement les contours ».
Les dessins ont été collés sur planches pour former les deux premiers albums. Ceux-ci ont été intitulés : « Album Revon – Savoie & Dauphiné – Commission de la Topographie des Gaules ». L’indication du secteur géographique n’est pas représentative du contenu. En effet, la région historique de la Savoie comprend les départements de Savoie et de la Haute-Savoie, tandis que le Dauphiné couvre les départements de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes. Les dessins, quant à eux, concernent principalement la Haute-Savoie, les Hautes-Alpes et l’Isère, au détriment des autres départements constituant la Savoie et le Dauphiné. En revanche, il faut ajouter l’Ain, les Basses-Alpes et également deux pays et régions étrangers : la Suisse et la Bavière. Les dessins sur la Haute-Savoie – les plus nombreux – sont les seuls à avoir le département indiqué en en-tête, en haut à droite. Les dessins sur la Suisse sont aussi très nombreux : originaire de Genève, Louis Revon y passait ses vacances et rayonnait depuis ce point vers les autres villes de Suisse. Les dessins sur les Basses-Alpes et les Hautes-Alpes sont peut-être plus tardifs. Vers 1872 le conservateur du musée d’Annecy demande en effet une nouvelle subvention pour aller dessiner à Aoste, Grenoble, Vienne, Lyon et explorer les Hautes-Alpes et les Basses-Alpes. Tout en étant force de propositions pour les musées qui conservent des objets provenant de Haute-Savoie, il laisse souvent libre choix à Gabriel de Mortillet sur les destinations : « Envoyez-moi où bon vous semblera, en désignant les coins où il y a des collections à noter et dessiner, et où les correspondants oublient de correspondre » lui écrit-il le 26 mars 1873.
Les planches des deux premiers albums sont classées par ordre alphabétique de communes de provenance des objets et sites représentés. Le contenu des planches montre en effet un réel attachement à l’objet archéologique, représenté le plus souvent de manière isolée. De rares vues de sites, essentiellement des monuments mégalithiques, sont incluses dans les deux premiers albums. Les sujets concernent surtout la Préhistoire et la Protohistoire.
Le troisième album présente en revanche une conception différente bien que la provenance des dessins soit similaire. Ils ont été reliés tels-quels, sans être collés sur planches et sans ordre apparent de classement. L’album est plus varié tant d’un point de vue typologique (dessins d’objets, plans de fouilles, photographie de paysage, notes, estampages) que chronologique (présence d’objets d’époque gallo-romaine et du premier Moyen Âge).
Tous les dessins sont légendés : identification des objets et du matériau ; site de provenance ; lieu de conservation ; parfois la période chronologique (âge du Renne ; âge de la Pierre ; âge du Bronze ; premier âge du Fer ; époque gallo-romaine) ; ou des informations sur la date de découverte, l’inventeur et les objets associés. Il n’y a pas de planches concernant plusieurs sites mais la planche 14 de l’album 1 est consacrée à un site pour lequel les objets représentés ont été dispersés entre trois collections publiques et privées. La signature est systématique : « Louis Revon », « Louis Revon ad nat. » ou « Louis Revon ad nat. del ». En revanche, les dessins sont rarement datés : 5 planches sur 131 portent une date, les 14 et 15 octobre 1866. On peut parfois obtenir un terminus post quem car Louis Revon mentionne régulièrement l’année de découverte des objets.
Plusieurs planches ont des annotations manuscrites postérieures, à l’encre ou au crayon à papier, notamment de Gabriel de Mortillet (album 1, pl. 6)

Revon, Louis

Archives institutionnelles. Registres

  • 2018005
  • Fonds
  • 1862 - 2018

Ce fonds comprend 65 registres couvrant de façon lacunaire le fonctionnement du musée d’Archéologie nationale (MAN), entre 1862 et 2018. Notre acception de « registre » est inspirée de la définition proposée par le Portail International Archivistique Francophone (PIAF), c’est-à-dire un document (ou volume), sous format papier ou électronique, dans lequel sont consignés systématiquement des renseignements sommaires permettant d’identifier et de retracer le déroulé d’une fonction d’un musée. Cet ensemble de registres est susceptible d’intéresser tout à la fois l’histoire culturelle, scientifique et sociale de la France.
Ces registres constituent des sources très riches pour l'histoire de la muséologie et de l’archéologie française. Ils témoignent partiellement de l'évolution du fonctionnement financier et logistique, ainsi que de la gestion des collections et de la bibliothèque du Musée d’Archéologie nationale. Ils comportent des éléments pour la compréhension de la constitution, gestion et de l’enrichissement des collections, concernant les objets et les moulages. Certains présentent également des informations socio-professionnelles sur les visiteurs du musée, de la bibliothèque et de la salle d’études, autant d’indicateurs sur le réseau scientifique et social du MAN, au XIXe et XXe siècles.
Les registres de la gestion logistique, comportant notamment des informations sur le type de matériel utilisé pour l’entretien des objets, portent des traces des pratiques anciennes de conservation du musée. Les registres de la gestion de la bibliothèque offrent des éléments sur la constitution, composition et le classement des collections d'ouvrages et des corpus photographiques du musée.
Les registres relatifs à la gestion des ressources humaines du MAN sont particulièrement intéressants pour l’étude du corps de métier des gardiens de musée. Ils témoignent de l’état-civil, parcours professionnel, vie privée, état sanitaire et service militaire des gardiens du MAN. A titre d’exemple, le registre des permissions de congés accordées aux gardiens du MAN (2018005/5) fournit des indices sur leurs activités ludiques (allées à la chasse, voyages, etc.), ou d’autres événements de leur vie privée (mariages, décès, fêtes familiales, naissances). Le registre des gardiens malades (2018005/6) présente des informations sur les maladies des gardiens, ainsi que sur le temps de congé accordé par le médecin pour chaque type de maladie (entre 1867 et 1940); des renseignements susceptibles d’intéresser une étude en médecine du travail, ou une analyse des niveaux de vie de cette catégorie socio-professionnelle.
Peut-être dans un souci d’économie de papier, dans un même registre peuvent se trouver plusieurs types de listes (2018005/1, 2018005/5 et 2018005/15-2018005/18) parfois issues d’activités divergentes.
Certains registres contiennent des feuilles volantes qu’il a été décidé de laisser pour une meilleure compréhension du fonds (2018005/5 et 2018005/15-2018005/18).

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Acquisitions des collections muséales

  • 2018006/1-2018006/41
  • Fonds
  • 1862 - 2020

Comme l’indique la loi n°2002-5 du 4 janvier 2002, les musées nationaux ont pour missions permanentes de conserver, restaurer, étudier, enrichir leurs collections et les rendre accessibles au public le plus large. À ces missions d’intérêt public est inhérente la notion de gestion raisonnée des collections, qui recouvre les idées de propriété, de permanence, de documentation et d’accessibilité.
L’acquisition est l’activité par laquelle un objet ou un groupe d’objets rentre dans le domaine public en devenant légalement la propriété de l’État, pour ensuite être intégré aux collections nationales. La politique d’acquisition constitue une section névralgique de toute politique de gestion des collections.

Modes d’acquisition

Le terme d’acquisition est utilisé ici pour désigner l’ensemble des modes d’entrée des œuvres dans un musée :
-échange : l’objet est transféré de façon permanente dans les collections contre la remise d’un ou de plusieurs autres objets ou documents ; ce mode d’acquisition n’a pu être observé que lors des premières années du MAN ;
-transfert : l’objet est transféré d’une institution à une autre, ou du fonds consolidé d’une institution à ses collections, de façon permanente ;
-fouille : autorité mandatée pour recueillir un objet en creusant le sol ou le fond de l’eau ;
-achat : l’État acquiert d’un vendeur la propriété d’un bien, moyennant paiement, dans des conditions prédéfinies. Les achats sont réalisés auprès de particuliers ou à l’occasion de ventes publiques. Dans le cas de pièces vraiment exceptionnelles, le musée peut faire valoir le droit de préemption de l’État. Il se substitue ainsi au dernier enchérisseur et peut acquérir l’œuvre au dernier prix adjugé ;
-achat par préemption en douane : l’État français peut acheter une œuvre d’art stoppée en douane avant qu’elle ne sorte du territoire national, pour le compte des collections nationales, après négociation du prix avec le vendeur. Cette procédure est une procédure d’urgence rarement utilisée ;
-attribution par l’office des biens privés : ce mode d’acquisition concerne les œuvres récupérées en Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, et qui n’ont pas été réclamées par leurs anciens propriétaires. Ces œuvres sont inscrites sur des inventaires particuliers et portent un numéro commençant par " MNR " ou " REC " ;
-dation : le système de la dation est soumis au double agrément du ministère des Finances et du ministère de la Culture. Il permet le paiement à titre exceptionnel des droits de succession et de mutation, ou de l’impôt sur la fortune, par la remise à l’État d’œuvres d’art ou d’objets de collection.
-don manuel : les dons proviennent majoritairement de collectionneurs, d’archéologues, d’artistes ou de leur famille, d’associations ou encore d’entreprises. Ils s’accompagnent d’un simple échange de correspondance indiquant clairement la volonté du donateur ;
-donation : elle est une libéralité qui s’accompagne d’une attestation notariée. C’est un contrat qui entraîne la transmission à titre gratuit d’un bien de façon immédiate et irrévocable et qui précise les conditions éventuelles associées par le donateur à son geste. Certaines donations sont sous réserve d’usufruit. Dans ce cas, le donateur se dessaisit de la nue-propriété des objets tout en les gardant chez lui ou chez un tiers ;
-legs : le legs permet, par disposition testamentaire, de remettre un ou plusieurs objets à l’État pour que ce dernier l’affecte à un musée. L’objet est remis à l’État et est affecté dans les collections nationales à la mort du testateur. Le legs peut être assorti de conditions que le musée est tenu de respecter dès lors qu’il l’a accepté. Certains legs sont sous réserve d’usufruit. Dans ce cas, le légataire consent l’usufruit de l’œuvre léguée à une tierce personne. Cette dernière peut en jouir jusqu’à sa mort.
-saisie en douane :l’œuvre est confisquée par les services de l’État alors qu’elle allait être illicitement portée hors du territoire national, généralement pour être vendue. L’État s’approprie de droit l’œuvre saisie. Le vendeur peut dans certains cas être dédommagé.

Le cadre juridique et procédural

    Les musées nationaux ne sont pas libres d’enrichir leurs collections comme ils le souhaitent. Tout dossier d’acquisition, à titre gratuit ou à titre onéreux fait en effet l’objet d’un processus d’instruction et de décision avant acquisition par l’État et affectation à l’établissement concerné.

Les acquisitions à titre onéreux ou gratuit sont gérées à partir de 1895 par le département des Acquisitions de la Réunion des musées nationaux (RMN-GP), puis à partir de cette date en association avec le bureau des acquisitions du service des Musées de France. La RMN-GP est au service de tous les musées nationaux services à compétence nationale (SCN) et de certains établissements publics qui connaissent un régime spécifique d’acquisition. Elle intervient aussi pour d’autres institutions patrimoniales du ministère de la Culture, d’autres ministères ou collectivités territoriales, pour la mise en œuvre d’acquisition des trésors nationaux et œuvres d’intérêt patrimonial majeur, dans le cadre de financements qui associent de plus en plus souvent la participation de l’État et des fonds publics aux mécénats d’entreprise et de particuliers.

Jusqu’au 1er janvier 2004, la principale voie d’acquisition des musées nationaux est celle des achats d’objets par l’État dans un cadre mutualiste, géré au plan administratif et financier par la RMN. La procédure d’achat repose alors sur un double système consultatif : une consultation scientifique par l’intermédiaire du Comité consultatif des musées nationaux, et une consultation institutionnelle réalisée par l’intermédiaire du Conseil artistique des musées nationaux. La décision finale revient ensuite au ministre de la Culture. L’avis de ces deux instances consultatives n’a pas officiellement de portée juridique, le ministre de la Culture est libre de décider ou non d’une acquisition.

La fin du système mutualiste est décidé en 2003. Le Comité consultatif des musées nationaux est remplacé par décret du 26 décembre 2003 par 11 commissions d’acquisition spécifiques à chaque établissement ou groupe de musées, conférant à ces derniers leur autonomie scientifique. En 2004, une Commission des acquisitions commune au musée des Antiquités nationales et au musée national de Préhistoire est créé afin de donner son avis sur les propositions d’acquisition à titre onéreux ou gratuit de biens culturels destinés à entrer dans les collections de l’État dont ces musées ont la garde. Les acquisitions sont désormais décidées pour les musées services à compétence nationale, par arrêté du ministre chargé de la Culture après avis, selon la valeur des biens, de la commission d’acquisition compétente ou du Conseil artistique des musées nationaux, et pour les musées établissements publics, par décision de l’autorité compétente de ces établissements, après avis, selon la valeur des biens, de la commission d’acquisition de l’établissement et du Conseil artistique des musées nationaux.

     Dans le cadre des orientations fixées par le Comité interministériel de la modernisation de l’action publique (CIMAP) du 18 décembre 2012 pour une nouvelle politique de la consultation, il est décidé de fusionner les commissions d’acquisition instaurées en 2004. Cette fusion permet ainsi de créer une seule et unique commission d’acquisition commune à 18 musées nationaux, chargée de donner un avis sur les propositions d’acquisition, à titre onéreux ou gratuit, de biens culturels destinés à entrer dans les collections de l’État dont ces musées ont la garde. Cet effort de rationalisation a pour objectif de rendre possible, pour les responsables des musées nationaux, une meilleure vision globale des projets d’acquisitions financés sur l’enveloppe budgétaire allouée par l’État à la RMN-GP, et pour l’administration centrale, à mieux coordonner la politique d’acquisition de ces mêmes musées.

La nouvelle commission est présidée par le directeur chargé des musées de France et est composée de 11 membres de droit, représentants des musées nationaux, et de 10 personnalités qualifiées, nommées pour quatre ans en raison de leurs compétences dans les champs scientifiques concernés ou de leur connaissance du marché de l’art. La RMN-GP continue pour sa part à assister le service des musées de France pour assurer le secrétariat de la commission. Cette commission d’acquisition unique est officiellement instaurée par le décret n° 2016-924 du 5 juillet 2016, et effective à partir du 1er octobre. De la même année.

À la suite de l’acquisition par le château de Versailles de faux meubles du XVIIIème siècle et afin de mieux protéger les établissements nationaux contre ce type de trafic, Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, décide la même année de réformer la chaîne d’acquisition dans les musées nationaux. Un vade-mecum est ainsi rédigé à l’usage des conservateurs des musées nationaux, des chefs d’établissements ainsi que de la Commission d’acquisition pour poser les principes régissant les procédures d’acquisition et rappeler la déontologie à respecter. Un pôle d’expertise scientifique, coordonné par le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), piloté par le service des Musées de France, et associant le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMF), le centre interdisciplinaire de conservation-restauration du patrimoine et le Mobilier national, est également créé pour éclairer l’avis des membres des commissions d’acquisition. Enfin, le décret n° 2017-1047 du 10 mai 2017 réforme le fonctionnement et la composition du Conseil artistique de la Réunion des musées nationaux.

Le dossier d’acquisition

Les typologies nécessaires au processus d’acquisition que nous retrouvons dans les dossiers d’acquisition sont : la proposition d’acquisition, l’ampliation de l’arrêté ou du décret ministériel d’acquisition, la liste des objets acquis ou proposés à la vente, l’attestation de réception du ou des objets, la correspondance.

Un certain nombre de dossiers, comme le dossier MAN 77621, ne contiennent qu’une copie de l’ampliation de l’arrêté ministériel d’acquisition, alors que d’autres dossiers, à l’image du dossier MAN 75452, en sont dépourvus.
La richesse des dossiers vient en grande partie de la correspondance qui apporte toute la contextualisation de l’acquisition concernée.

La politique d’acquisition du MAN

Le fonds des acquisitions retrace 151 ans de politique d’acquisition menée par le musée d’Archéologie nationale. Le MAN est aujourd’hui doté de collections fortes de près de 3 millions d’objets, constituées au fil du temps selon des modalités d’entrée et des dynamiques variables.

Le MAN possède un inventaire manuscrit unique dont les premiers numéros ont été inscrits en 1862. Cet inventaire composé de 11 volumes liste les acquisitions de collections, objets archéologiques originaux, moulages, tableaux et sculptures, mais également un certain nombre d’acquisitions de documents d’archives et de livres qui aurait dû être porté sur le registre d’entrée de la bibliothèque tenu vraisemblablement pour sa part depuis 1865. L’inventaire permet d’identifier les objets acquis par le musée et d’en assurer la gestion. Ce document fait foi de la propriété des œuvres et garantit la permanence de la collection. Il constitue également une source essentielle de connaissance des collections du musée et permet de dresser un bilan de la politique d’acquisitions de l’établissement (l’inscription à l’inventaire pouvant être rétrospectif, la chronologie d’entrée des acquisitions reste cependant difficile à préciser sans l’étude détaillée des dossiers d’acquisition).

Sous le patronage de l’empereur Napoléon III et de son entourage, le MAN bénéficie dès sa création d’un contexte d’enrichissement de ses collections particulièrement favorable. Jusqu’au début des années 1910, le musée multiplie les acquisitions à un rythme particulièrement soutenu afin de répondre à la quasi-inexistence de collection préexistant à la création de l’établissement. Afin de réunir rapidement des collections, et de façon peu onéreuse, il est d’abord fait appel aux dons. Les collections du MAN se construisent ainsi principalement autour de dons dont le volume et la qualité exceptionnels, à l’image des donations du baron J. de Baye ou des frères Morgan, participent à renforcer la position d’institution de référence. Les acquisitions onéreuses sont beaucoup plus rares dans les premiers temps du musée.

L’évolution du cadre réglementaire de l’archéologie et de la réglementation des acquisitions des musées nationaux transforme ensuite progressivement les modalités de constitution des collections du MAN et leur composition. Depuis l’entre-deux-guerres, la politique d’enrichissement du musée est ainsi principalement de caractère opportuniste. Le marché de l’art, avec un recours régulier à la préemption lors de ventes publiques, les acquisitions auprès de particuliers ou de galeries, et les dons sont aujourd’hui les modes principaux d’enrichissement des collections. Les acquisitions à titre gratuit sont néanmoins en déclin depuis une vingtaine d’années. Faute de place et faute d’un cadre général pour l’entrée des objets archéologiques dans les musées de France, les acquisitions portent essentiellement sur des objets et non plus sur des ensembles ou des séries archéologiques dans leur intégralité.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Fonds Supports muséographiques

  • 2023001
  • Article
  • 1862 - 1961

Fondé sous l’impulsion de Napoléon III, le musée Gallo-romain, devenu musée d’Archéologie nationale (MAN) est conçu, non pas comme un musée des beaux-arts mais comme un musée archéologique se construisant comme un centre de recherche, visant à instruire le public en lui donnant « le goût de l’étude ». Le MAN se constitue dans ce contexte, un ensemble impressionnant d’objets et d’archives de formats et supports variés, achetés ou offerts à la suite de nombreux appels aux dons lancés par le musée, ou produits directement par ce dernier.
Les supports muséographiques s’inscrivent entièrement dans ce cadre. On désigne par cette appellation l’ensemble des documents, présentés en salle dans la première muséographie du musée d’Archéologie nationale précédant la réorganisation de 1961, en tant que complément des objets de la collection muséale. Ils avaient avant tout un rôle de re-contextualisation de l’information dans la lignée de la volonté de Jean-Baptiste Auguste Verchère de Reffye, qui souhaitait faire du MAN un lieu rendant « l’étude facile et à la portée du public ».
À la suite de la réorganisation muséographique entamée sous l’impulsion d’André Malraux, ces supports furent abandonnés et dispersés à travers le château, puis retrouvés à la suite de plusieurs campagnes de collectes et découvertes fortuites. Après un premier récolement, une étude scientifique a ensuite été entamée afin de retrouver leur localisation d’origine dans le musée ; elle devra être complétée pour identifier les auteurs et les dates de productions des documents.
On distingue deux grandes catégories de support, correspondant aux deux grands types de formats retrouvés. Premièrement, les supports en deux dimensions : ils se présentent sous la forme de planches cartonnées de dimensions variées sur lesquelles sont collées des pages provenant de diverses revues, albums et ouvrages conservés par la bibliothèque ou offertes par des archéologues, ou sur lesquelles sont produites directement des aquarelles, dessins, cartes et gravures. Elles étaient produites à l’atelier du musée, notamment par Abel Maître — sculpteur et et un des plus grands producteurs du fonds — ou par des archéologues et/ou dessinateurs extérieurs. Les planches étaient exposées individuellement dans des cadres, ou dans des meubles à volets en formant des ensembles cohérents de 40 à 90 planches. Les meubles à volets sont un type de mobilier formé d’un tronc autour duquel s’articulent des panneaux vitrés dans lesquels les planches étaient introduites. Leur utilisation a notamment fait l’objet d’une étude scientifique en 2018 par Angélique Allaire, portant sur leur utilisation, leur capacité en termes de volume, et l’innovation muséographique qu’ils constituaient. Créées exclusivement pour être montrées, ces planches peuvent représenter des objets, exposés dans le musée ou non, des cartes, des plans, des reconstitutions de site ou de mosaïques, et des photos d’objets, de monuments ou de sites archéologiques. La localisation dans la première muséographie du musée n’a pas pu être identifiée pour un certain nombre de ces planches : elles ont été incluses ici à cause de leur aspect physique, présentant des traces d’encadrement et amenant donc à penser qu’elles étaient exposées en salle. La salle d’étude du musée, initialement ouverte au public mais dont l’accès fut progressivement restreint n’entre pas dans le champ de la muséographie, bien qu’il y fût exposé un certain nombre de documents dans des cadres. Conséquence du manque de sources sur la composition de la salle d’étude, il n’existe aujourd’hui pas de moyens de distinguer quelles planches étaient exposées dans cette dernière. Ainsi, il est donc possible que certains documents figurant dans le sous-fonds « localisation non identifiée » aient été présentés en salle d’étude et non dans les salles muséographiques.
Les supports en trois dimensions sont rassemblés dans la seconde partie du fonds. Ces documents explicitent et replacent dans leur contexte les informations sur les cultures, les fouilles, et les monuments, présents en salle sous la forme de maquettes, représentant par exemple des chars, des catapultes, ou des reconstitutions de sites archéologiques, et de tirages en plâtre. L’inclusion des moulages au fonds « Supports muséographiques » est aujourd’hui sujet à discussions. En effet, les pièces exposées en salle au MAN étaient avant tout considérées pour l’information qu’elles apportaient, la distinction entre objet et reproduction sous forme de moulage n’étant alors pas faite. Se pose alors la question de leur réel rôle en tant que « support muséographique », tel que défini plus tôt et au même titre que les autres typologies de documents déjà évoquées.
De plus, les moulages conservés en musée sont en France sujet à un flou autour de leur statut juridique : ils ne sont actuellement considérés ni comme des objets de collection muséale, ni comme des pièces d’archives : l’étude du dossier devant le bureau des affaires juridiques du ministère de la Culture est prévue d’ici la fin de l’année 2023 afin de trancher à ce sujet. Enfin, les nombreuses incohérences et manques dans le registre d’entrée des collections, notamment leur enregistrement rétrospectif, rend difficile la distinction entre les moulages exposés et non exposés, produits pour la vente.
Les supports muséographiques sont, en vertu de l’article L211-2 du Code du patrimoine, des archives publiques. Produites entre le XIXe et le XXe siècle, les archives de ce fonds n’ont pas été toutes retrouvées, par conséquent si le fonds est bien clos, il reste cependant en cours de formation. Certaines pièces d’archives privées, issues des collections données au musée par Joseph de Baye, Frédéric Moreau, et Édouard Piette, exposées dans des salles dédiées à ces dons auraient pu rentrer dans le champ de ce fonds : arrivés au musée par voie extraordinaire et ayant le statut d’archives privées, il a été décidé de les conserver dans les fonds d’archives privées pour éviter toute dispersion et la constitution d’un fonds mixte. Les documents associés à ces personnalités et exposés dans leurs salles respectives, mais commandés par le musée, sont des archives publiques, et ont donc été inclus.

Musée d'Archéologie nationale - Domaine national de Saint-Germain-en-Laye

Fonds Ernest Desjardins

  • 2017003/1-2017003/11
  • Fonds
  • 1865-1884

Le fonds Ernest Desjardins rassemble des archives privées. Il contient principalement des dossiers de travail personnels rassemblant des documents divers : albums, carnets, notes manuscrites, listes, lettres, croquis, dessins, cartes, coupures de presse,…
Cet ensemble a été classé en deux grandes parties qui ont trait à  :

  • Travaux de recherche
  • L’enseignement
    La partie « recherche » réunit ce qui semble être des relevés préparatoires en vue de publication d’ouvrages :
    Notice sur les monuments épigraphiques de Bavai et du musée de Douai, inscriptions, cachets d’oculistes, empreintes de potiers, voies romaines. Douai, 1873 (communication faite à la Société d’agriculture, sciences et arts de Douai. - extrait du T. XI, 2e série, de ses « Mémoires ») , L. Crépin.
    Acta musei nationalis Hungarici. Monuments épigraphiques du musée national hongrois, dessinés et expliqués. Budapest, 1873, impr. De l’Université royale hongroise par les soins de Dom Floris Romer.
    Desiderata du « Corpus inscriptionum latinarum » de l’Académie de Berlin. Notice pouvant servir de Ier (-Ve) supplément. Le Musée épigraphique de Pest. (Les Balles de fronde de la République. Guerre sociale, guerre servile, guerre civile.). Paris, 1873-1876, F. Vieweg.
    Quant à la partie « enseignement », elle rassemble principalement des notes manuscrites de cours qui lui servent, sans doute, pour ses leçons données à l’École pratique des hautes études.
    La plupart des documents ne sont pas datés. Toutefois, l’on peut se référer aux Annuaires de l’École pratique des hautes études (1874-1882) qui mentionnent la liste des élèves et auditeurs de Léon Renier et d’Ernest Desjardins, ainsi que le contenu des séances de cours portant sur divers sujets selon les années : tribus romaines, condition des personnes, cursus honorum, armée romaine,...

Desjardins, Ernest

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